MIF Playlist : échange avec Billie Bird

A l’occasion de la nouvelle proposition musicale de l’IFG, les playlists MIF (Musique indépendante francophone) qui proposent chaque premier vendredi du mois de découvrir une nouvelle sélection de titres d’artistes francophones indépendants, Costas Andreou , en charge de la sélection musicale des playlists MIF, nous présente Billie Bird, qui est apparue dans la première playlist MIF.

L’artiste franco-espagnole Billie Bird, née à Lausanne, crée son propre monde musical avec sa guitare et ses textes remplis de sentiment. Elle chante en français, en touchant sans difficultés une variété de publics. Ses idées fraîches et dynamiques exploitent les idiomes musicaux, mais sans s’y limiter, les combinant selon les besoins de chaque chanson.

Quelle est votre façon préférée de travailler sur de nouvelles musiques ?
Je n’ai pas une méthode précise, étant donné que dans mon travail il y a lecture du texte, la composition des accords, la mélodie. C’est souvent une démarche assez mixte, organique. Pour la musique, souvent je compose avec ma guitare, un riff, une suite d’accords qui me plaît et qui reflète mon état du moment. Je peux partir d’accords au piano ou d’un beat rythmique, d’une chanson que j’ai entendue. Cela dépend aussi de l’urgence que j’ai un deadline ou si c’est juste un moment de composition. J’ai plein de petits morceaux de musique d’environ 30 secondes à 1’00’’, et souvent ce sont des idées que j’exploite pour en faire des chansons.

Des fois, j’ai une idée hyper précise d’un thème que je veux aborder, comme quand j’ai écrit « la Nuit ». J’avais envie d’aborder ce thème, les changements subtils qui opèrent en soi, chez les autres, ou dans le paysage d’une journée au moment du crépuscule ou les Déferlantes, parler de ces moments, évènements incontrôlables au travers d’une image forte, la déferlante, une vague soudaine et violente. Pour le texte, je fais beaucoup de recherches, je cumule du texte, j’écris des phrases « en vrac », je m’inspire de poètes, comme Victor Hugo, Emily Dickinson ou plein d’autres.

Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ton travail avec la musique ?
La composition, quand je crée tout va mieux dans ma vie (rires). Chanter, partager, essayer de traduire une émotion par la musique, la recherche textuelle, le moment où tu obtiens une première version d’une chanson, aller enregistrer en studio, les répétitions, la collaboration, les concerts, les échanges avec les gens qui apprécient ma musique, j’aime TOUT ! J’ai toujours su que je voulais en faire mon métier. C’est une nécessité !

Quel est votre souvenir préféré de votre travail musical jusqu’à présent ?
Difficile à dire, il y en a tellement ! Peut-être le jour où quelqu’un m’a dit que j’étais l’artiste qu’elle avait le plus écouté en 2020. À chaque fois que je monte sur scène et que je vois les gens qui sont venus m’écouter.

Billie Bird © Mehdi Benkler
Billie Bird | Photo : © Mehdi Benkler

De quoi êtes-vous le plus reconnaissant ?
Que les gens me suivent, apprécient ma musique, me soutiennent, me permettent de faire des concerts, en parlent, me permettent de faire ce travail.

Comment voyez-vous la relation entre l’artiste et le public à l’ère technologique ?
La technologie a révolutionné notre rapport au public. En tant qu’artiste et grâce aux réseaux sociaux je peux transmettre des informations de manière rapide, hyper organique, impliquer les gens dans mon quotidien. C’est hyper précieux. Mais j’essaie de garder un rapport « saint » à mes réseaux sociaux, dans le sens où je poste quand j’ai quelque chose à dire Parfois, les réseaux sociaux ou l’inquiétude de ne pas être assez présente a pu m’empêcher dans le passé de me concentrer sur le vrai travail, soit faire de la musique, puis pour ensuite la partager. J’essaie de trouver un compromis, de ne pas perdre et de faire le travail. Car le plus important, c’est la musique.

Avec quel type d’artistes préféreriez-vous collaborer à l’avenir ?
J’adore collaborer avec des artistes. C’est hyper riche. J’ai commencé plusieurs collaborations depuis le 1er lockdown, avec des ami.e.s mais aussi avec une artiste avec qui j’avais envie de collaborer depuis longtemps «Verveine». Elle fait plutôt de la musique électronique, et j’aime pouvoir mettre ensemble des styles assez différents pour voir ce que ça donne, c’est souvent étonnant, hybride, singulier. J’aime la singularité. Je travaille aussi en ce moment avec des artistes jazz pour une nouvelle création et je fais aussi de la musique de composition pour un spectacle pour enfant. J’aime entreprendre des collaborations dans des domaines souvent où je n’ai pas encore expérimenté. J’ai commencé aussi à plus collaborer avec des femmes et c’est hyper enrichissant, la notion de sororité est hyper important pour moi.

Sur quoi travaillez-vous pendant cette période ?
Je travaille sur mon prochain album, je suis en train de le terminer, sur ce nouveau projet de jazz, sur ma collaboration avec Verveine, le développement de mon projet visuel pour la sortie du disque, je ne chôme pas !

Quel est votre message aux Grecs qui écoutent votre musique ?
Que même si mes textes sont en français, ils peuvent parler à tout le monde, je parle souvent de choses assez universelles comme les cycles, nos luttes intestines, le changement, la mer (comme dans le ressac ou les déferlantes), les rapports de force, l’amour… et que j’aimerais trop venir jouer en Grèce un jour, j’adore ce pays ! et la spanakopita.

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